„On est chez soi là où habite son âme“, dit Razjia Hugic. La réfugiée bosniaque veut retourner aussi rapidement que possible dans sa patrie.

Dans le documentaire prenant et émouvant de Marianne Pletscher, nous vivons au rythme de Razjia, son mari, son fils et sa parenté pendant leurs dernières semaines en Suisse et leur nouveau début dans leur patrie encore dévastée par la guerre. Nous partageons avec eux les émotions et la joie du retour, cependant, à travers leurs souvenirs et tout ce qu’ils rencontrent chez eux, nous sommes également témoin de l’horreur de l’effroyable guerre. Nous voyons combien il est difficile d’essayer de renouer avec son ancienne vie dans des maisons à moitié ou complètement détruites. Malgré tout : Razjia et sa famille peuvent rentrer, ils sont musulmans et viennent de la Fédération bosnio-croate, partie de Bosnie gouvernée aujourd’hui par les musulmans. Leurs meilleurs amis qu’ils durent laisser en Suisse sont bien plus mal placés. Ils viennent de la partie de Bosnie s’appelant aujourd’hui République serbe et où pour le moment aucun musulman bosniaque n’ose aller. L’équipe de l’émision DOK a visité pour ces réfugiés leur ancienne patrie et leur a rapporté de tristes images.

Un film qui montre que la Bosnie est encore un pays déchiré, un film qui nous fait toucher et vivre la guerre et les destins de la guerre d’aussi près que rarement auparavant. Un film dans lequel la joie et le deuil sont toujours très proches l’un de l’autre.